Christopher et l'artiste "serrurier" Nicolas Simarik

Publié le par Etudiants Paris 8


      Après avoir fait ses études de Beaux-Arts à Nantes, une question vint à lui : comment survivre après les études? En faisant un ou plusieurs books qui lui permit d'embrayer sur le professsionnel. Parmi ces books : une édition du Que-sais je? à son nom et une édition de 30 000 exemplaires d'une imitation du journal Metro intitulé Boulot. Celui-ci est personnalisé et parle de lui, son parcours, son cheminement professionnel et artistique. Il a même élaboré un faux catalogue de La Redoute : La Déroute. Il a débuté "à la dure", alternant les hébergements chez les étudiants dans le cadre de l'art (lot of laugh). Mais c'étatit avant tout un moyen de survivre. Il a ensuite établi des contrats en tant qu'artiste vacataire dans des entreprises où il portait des uniformes (pompier, uniforme d'Air France, facteur,...). Par cela, il joue sur l'identité visuelle et sur le décalage (identitaire). Ca, c'est original ! Il ne possède pas de galeries pour produire mais préfère le contact avec la société et les infrastructures ayant des missions artistiques. Personnellement, je trouve qu'il a le sens de l'humour, par ses travaux et sa façon de les expliquer. 

     On peut dire que Nicolas Simarik est un artiste contemporain qui favorise l'accès à la culture via des oeuvres collectives et participatives. Il dispose d'un atelier de 136 m² au Centquatre (104).
Est-ce bien l'artiste qui fait naître la parole ou la surface de son oeuvre? Son oeuvre fait-elle parler le regardeur?
A l'occasion de l'ouverture du 104, il propose à nouveau un projet participatif autour du thème de la clé, où chacun des visiteurs est invité à donner des vieilles clefs inutiles, en vue d'enrichir la récolte de ces dernières par l'artiste. L'art s'en trouve situé dans le quotidien urbain. Il dit lui-même sur son site Internet : "Je travaille pour que les gens vivent l'art en surêté sans serrure ni cadenas, pour être toujours à leur contact." Il souhaite clairement un accès facile à l'art contemporain. Son champ d'action est ouvert à tous et, selon lui, l'art peut s'introduire dans le quotidien, à condition d'en détenir la clé (je n'ai pas pu m'en empêcher). Avec toutes ces clés, il fabrique des pavés de 50 cm sur 50 cm environ (je crois) et les pose ensuite dans la rue. Une de ses oeuvres que j'ai trouvé assez drôle : Le Guide du Routard sur les femms en Europe. D'ailleurs, le vrai Guide du Routard a été l'un des seuls à l'autoriser à détourner leur publication. Les gens, en lisant cela (comme le catalogue La Déroute) sont confronté à leur propre consomation (ils peuvent mettre pas mal de temps avant de s'apercevoir qu'il y a un os dans ce catalogue). Il veut que l'art soit à la portée de tous, c'est une sorte de vulgarisation positive de l'art familier, dans le sens de la proximité. Ce choix lui fait honneur car il fait preuve d'humilité en adoptant ce choix artistique, il n'est pas imbu de lui-même et ne se considère pas au-dessus du simple néophyte. Selon lui, en fonction des interlocuteurs et du public, l'art est un ennemi car ce terme peut faire peur aux gens qui pensent ne pas comprendre l'art, qui pensent que l'art est inaccessible. C'est de l'esthétique relationnelle au sein des institutions. Son oeuvre est basée sur une relation avec le peuple, parce que nous le valons bien (non, je ne cherche pas à faire une pub). 

                                                
                                                                                           Christopher (238976)

     
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article